Paul Colize au démarrage

Exercice nouveau, original, pour moi. Pas vraiment confortable. Exercice que je ne reproduirai certainement pas souvent. Peut-être jamais. Mais je me suis fixé la présentation de l’ensemble du parcours d’un écrivain et je veux m’y tenir… Du coup… Je vais entamer la description du parcours d’un écrivain en vous parlant de romans que je n’ai pas lus… Je sais, « c’est pas bien », mais je passerai ensuite à ceux que je connais.

Les sanglots longs (2001)Ça a démarré de manière assez particulière, singulière, pour Paul Colize. Comme il le dit dans son entretien accordé à Polarnoir, ça a commencé comme un pari, une envie de coucher sur le papier pour garder en mémoire une étape importante de sa vie. De sa vie professionnelle. Ça a commencé avec Les sanglots longs en 2001.

Après tout, l’écrit et le livres n’ont-ils pas eu comme destination première la préservation de la mémoire. D’une certaine mémoire. Et pour préserver cette mémoire, Paul Colize se penche sur son proche passé, le couche sur le papier en lui donnant un aspect très personnel. Il travaille son style, affûte ce qui va évoluer sans cesse d’un livre à l’autre, sa manière de rapporter les événements. J’ai lu quelques pages, les premières de ce roman. Je les ai lu sur écran et ce type de lecture n’étant pas vraiment agréable, j’avance lentement, en alternant avec ce bon vieux papier en voie d’extinction…

Après ces débuts personnels, Colize s’évade, s’échappe, et nous propose tout autre chose. Avec Le seizième passager (2002), il installe ce qui sera sa manière de faire d’un romLe seizième passager (2003)an à l’autre, ce qui peut en faire sa marque de fabrique. Il n’est pas le seul dans ce cas mais il fait bien partie de ces auteurs pour qui l’écriture d’un roman passe par une documentation rigoureuse.

On le sent sans que cela ne soit pesant car l’une des autres qualités de Paul Colize est le plaisir communicatif qu’il a à construire un roman, à inventer des personnages, à nous les rendre familiers en deux temps trois mouvements. Des personnages globe-trotters, de vrais européens, parcourant le continent d’un bout à l’autre et s’en échappant même souvent.

Clairs obscurs (2002)Le plaisir communicatif dont je parlais devient plus que sérieux puisque Paul Colize récidive un an après avec un nouvel opus. Il écrit et rencontre un lectorat attentif. Il faut dire qu’avec Clairs Obscurs, il confirme. Il confirme ce talent à décrire des personnages, à allier propos sérieux et style léger, enlevé. Il y a un mariage assez élaboré dans ses intrigues entre ce côté humoristique et l’aspect plus grave du sujet traité.

Pour continuer avec son exploration de l’Europe, Colize débute cette fois son histoire à Moscou. Il concocte une fois de plus un enchaînement prenant… d’après ce que j’en ai lu ici ou là, bien sûr, car comme pour le précédent roman, il n’a jamais été entre mes mains et son tirage en est épuisé…

C’est en 2005 qu’arrive le quatrième roman de Paul Colize. Quatre valets et une dame va plaire une nouvelle fois. Une intrigue et un suspens rondement menés, des personnages une nouvelle fois bien décrits, attachants, que l’on comprend en quelques lignes.Quatre valets et une dame (2005)

Antoine Lagarde va une fois de plus être un voyageur, un peu forcé, un enquêteur pas vraiment naturel. Au profil d’ailleurs plus proche de son auteur, un conseiller pour cadres en mal de confiance ou d’efficacité.

Je n’ai pas lu cette version mais Paul Colize en proposera une nouvelle, revue et corrigée, en 2011, éditée cette fois chez un éditeur plus classique. En effet, ces quatre premiers romans ont été édités à compte d’auteur. Colize prend du plaisir à être lu, à écrire, mais pas forcément à laisser dormir longtemps un roman qu’il pense abouti… Il ne s’est pas embêté, pour commencer, avec les circuits habituels, il y est venu petit à petit.

Ces quatre premiers romans sont désormais des pièces de collections puisqu’ils sont épuisés et que leur réédition n’est pas envisagée pour l’instant.

Le roman suivant de Paul Colize est dans ma bibliothèque, c’est par celui-là que j’ai commencé ma découverte de son univers. Et c’est par celui-là que je poursuivrai mon parcours de son œuvre.