Après deux opus dans la même lignée, DOA écrit avec Dominique Manotti (ou est-ce le contraire ?) un ouvrage qui fouille de nouveau les recoins sombres de notre société. Après le Net et l’intelligence artificiel, certaines pratiques occultes mêlant magie noire et pédophilie, les polices et officines secrètes, voici le pouvoir et ses accointances par toujours reluisantes.
En 2011, la “Série Noire” publie L’honorable société. Un roman rythmé et prenant.
Un roman qui décortique une affaire d’Etat, ou comment les politiques peuvent parfois favoriser l’intérêt privé plutôt que la chose publique. Une affaire d’Etat qui prend de l’ampleur à l’approche d’une échéance importante, celle qui désignera le plus haut des notables pour les cinq années suivantes.
Un homme meurt lors du cambriolage de son appartement. Il meurt parce que son retour n’était pas prévu, accidentel, un problème automobile. Revenu trop tôt, il surprend des hommes s’intéressant à son intérieur et plus particulièrement à certaines mémoires numériques… Cet homme s’avère être un flic. Un flic employé au commissariat à l’énergie atomique qui attisait également la curiosité d’un groupe éco-terroriste. A tel point que le groupe en question a été témoin de la mise à mort du fonctionnaire.
L’imbroglio est déjà important, une équipe de la PJ, dirigée par Petrus Pâris, va tenter de débrouiller l’histoire. S’approchant, pour ce faire, un peu trop près du pouvoir en place et de certaines agences trop liées à celui-ci.
Vous l’aurez compris, c’est une affaire nucléaire et de gros sous que désossent pour nous Dominique Manotti et D.O.A. Nous suivons les protagonistes aux prises avec leurs réalités, leurs convictions ou leurs ambitions. Un père ancien grand reporter près à le redevenir pour sa fille, des barbouzes à la main un peu trop leste, des candidats ne sachant pas trop comment gérer leur image, un flic abimé, ayant quelques compte à régler… Comment vont-ils faire ?
Les personnages sont peut-être moins fouillés que dans les précédents DOA, ils restent toutefois esquissés avec un certain savoir-faire. L’intrigue est prenante, chaque avancée faisant évoluer l’ensemble, les personnages tentant de suivre, de résoudre leurs problèmes, d’atteindre un but.
On le savait mais ce livre le démontre efficacement, il y a collusion entre pouvoir et argent… Cet argent qui n’a pas d’odeur et pour lequel ceux qui le convoite sont près à toutes les compromissions.
Un polar au rythme entraînant, à l’intrigue rigoureuse et construite avec un certain talent. Un polar qui trouve parfaitement sa place dans l’œuvre de DOA. Une œuvre à suivre.