David Goodis, James Vanning, perte de mémoire

En 1947, année faste pour le romancier, paraît un deuxième roman de David Goodis, Nightfall, son quatrième. Il paraît un mois après le précédent, La garce. Il débarque en France en 1950 dans la série blême sous le titre, somme toute fidèle, de La nuit tombe. Une nouvelle traduction intégrale est publiée en 2009 par Rivages, sous la plume de Christophe Mercier, reprenant le titre original comme cela arrive de plus en plus souvent quand il ne peut être traduit sans perdre un de ses sens.

James Vanning est illustrateur. Il a une commande à finir, dans la chaleur de l’été New Yorkais. Une commande à finir, qui l’accapare, mais qui ne parvient pas complètement à lui faire Nightfall (Payot & Rivages, 1947)oublier les images qui le hantent. Des lieux, des couleurs, sans qu’il soit sûr que tout cela soit réel. Parmi ces souvenirs, ses cauchemars, un objet est plus inquiétant que les autres, un objet et sa couleur. Couleur que nous associons si souvent aux romans de Goodis et consorts.

… un grand nombre de ces couleurs étaient peut-être d’autres couleurs -, mais il y avait une couleur à propos de laquelle il n’existait aucun doute, c’était le noir. Parce que le noir était la couleur du pistolet, un noir mat, un noir absolu, et à travers la flaque des autres couleurs mêlées en un tourbillon de folie, le pistolet noir lui arriva entre les mains et il le tint pendant un temps impossible à mesurer, puis il pointa le pistolet noir sur la détente et il tua un homme.

En sortant prendre l’air, Vanning croise d’abord un homme, Fraser, qui lui demande du feu, avec lequel il échange des propos sur le mariage, puis il rencontre une femme dans un bar, Martha, et finalement se fait embarquer par trois hommes… trois hommes qui pourraient lui permettre de retrouver la mémoire. De savoir s’il imagine ou s’il a bien vécu ce qu’il revoit sans cesse.

Vanning a le profil de l’homme lambda, ancien combattant, ancien ingénieur devenu illustrateur par goût. Un homme qui n’aspire qu’à une vie rangée, avec femme et enfants. Seulement, les images qui le hantent et un épisode de sa vie, si extraordinaire, si inimaginable, l’empêchent de vivre tout cela. Il doit rechercher dans sa mémoire, savoir, démêler le vrai du faux…

Fraser, l’homme croisé par hasard dans la rue, peut l’y aider sans que Vanning s’en doute. Fraser est un flic collé à ses basques. Un flic dont le point de vue alterne avec celui de Vanning.

Pour retrouver la mémoire, Vanning est résigné à ce qui l’attend, la violence, l’impossibilité d’avoir confiance en qui que ce soit.

A-t-il réellement tué un homme ? Faisait-il réellement parti de la bande de malfrats qui le poursuit ? A-t-il participé à un braquage ?

Il faudra les coups, les conversations, les menaces, la peur, pour que la vérité fasse surface, petit à petit…

Ce quatrième roman de Goodis est, comme les deux premiers, un roman particulièrement prenant. Un roman qui passe de la violence à l’introspection, qui est avant tout cela d’ailleurs, une introspection. Un roman dont le personnage central, Vanning est comme les précédents, ceux de Retour à la vie ou de Cauchemar, un homme ordinaire confronté à certaines réalités de son époque… Un roman qui reprend cette série de personnages masculins centraux, après l’intermède de La garce et sa figure féminine peu recommandable. Un roman d’où les femmes restent à la périphérie, pour la première fois.

Les souvenirs vont revenir à Vanning et l’atmosphère n’en sera pas pour autant allégée… le fardeau à porter semble bien lourd et la violence l’unique porte de sortie. Goodis nous emmène encore, nous captive avec une histoire où la société semble étrangère à la vie des personnages, leur isolement ressemblant à une impasse. Où la frontière entre le rêve et la réalité paraît poreuse…

Le roman suivant de Goodis, La police est accusée, ne sort que trois ans plus tard, après la fin de l’intermède hollywoodien pas vraiment couronné de succès.

David Goodis, Clara Ervin comme un poison

En 1947, paraît le troisième roman de Goodis, Behold this woman. 1947 est une année marquante pour Goodis puisque l’un de ses scénarii, The unfaithful (L’infidèle), est adapté avec succès, tout comme Dark Passage devenu Les passagers de la nuit, et que deux romans paraissent coup sur coup, le premier étant cette invitation à observer cette femme. Il mettra quelques années à traverser l’Atlantique puisqu’il nous arrive en 1981, traduit par Claude Benoît sous le titre La garce.

Tout commence à Philadelphie, une nuit de printemps où les voisins des Ervin, les Kinnett, se disputent une nouvelle fois. Dans la maison, le mari et père, George, ne dort pas et le La garce (Fayard, 1947)couple d’à côté porte ses souvenirs vers sa propre histoire : sa première femme, Julia, qui lui a donné une fille et qui est morte d’une péritonite ; la rencontre avec sa deuxième femme, Clara, et la place qu’elle a prise, même dans leur lit où il finit de temps en temps par terre, poussé par son épouse. Au même moment, Evelyn, sa fille, est réveillé par les cris des Kinnett et elle repense à ce jeune homme, Leonard Halvery, qui lui fait la courre, qui l’emmène, dans sa décapotable, dans des soirées chics et qui est devenu si assidu… des cailloux jetés à sa fenêtres la précipitent dehors où elle se jette dans les bras de Barry, le fils des voisins, qu’elle n’avait plus vu depuis trois ans…

Apparaît alors, au réveil, Clara, la femme et belle-mère. A son réveil. Vers onze heures. Et ça commence par un premier accrochage avec la bonne. Puis, après une après-midi de dépenses, c’est au tour du mari et de la belle-fille… Clara n’est pas celle qu’elle prétend être. Pas celle qu’elle a prétendu être quand elle s’est racontée à George, ses intentions n’ont rien d’altruiste, son prochain l’intéresse beaucoup moins qu’elle-même et que ce qu’elle pourrait posséder. Alors, elle manipule, échafaude des stratégies… Prête à tout pour parvenir à ses fins. Le drame est là, il s’annonce, il approche. Le mal s’instille dans la maison, sournois, un poison qui détruit et dont il est impossible de se défaire…

Ce qu’on appelle le Mal, c’est l’excès de sensualité, le dépassement des bornes, l’exaspération du désir.

Tout le monde est touché, Evelyn et George, bien sûr, mais également Leonard et Barry, et jusqu’à Agnès, la bonne. Tout le monde est touché mais les souvenirs restent, le passé se rappelle à tous… Le rêve, les songes, les souvenirs, tout ce qui nous fait vivre. Ils hantent ou soutiennent…

Cette vie que nous traversons n’est pas un rêve. Certains moments de la vie participent du rêve, mais tous ces petits rêves, mis bout à bout, ne comptent que pour une part infime. Microscopique. Le reste est réel…

Nous naviguons à la frontière du réel, du rêve et du cauchemar.

Goodis a changé son point de vue. L’ancrage dans son époque n’est plus le souci premier de ses intrigues. Il la décrit mais sans s’attacher aux événements qui la jalonne. Il a changé de point de vue puisque, cette fois, le personnage principal est féminin. Un personnage qui pourrait ressembler à une ou deux femmes du roman précédent. Un personnage qui confirme le virage pris pas l’auteur, là où les femmes et les hommes étaient aussi perdus les uns que les autres dans son premier roman, Retour à la vie, ce sont désormais les femmes qui expliquent la perte des hommes, leur perdition. Pas toutes les femmes, mais certaines, bien en phase avec leur époque et l’avidité qu’elle provoque, des femmes heureusement contrebalancées par d’autres, vertueuses… L’homme est fade, faible, le vice et la vertu sont des apanages de la féminité.

C’est au final un Goodis troublant, violent. Une violence décrite dans les détails, un trouble qui habitent même les personnages. Un roman peut-être plus désemparé. Bancal par certains côtés. Peut-être moins bons que les deux premiers mais qui possède un attrait indéniable. Notamment au travers des apparitions nocturnes qui hantent les personnages… Un roman dérangeant.

Le roman suivant du romancier paraît quasiment simultanément, ce sera Nightfall.

David Goodis, Vincent Parry en cavale

En 1946, huit ans après Retour à la vie, le deuxième roman de David Goodis est publié. Il s’intitule Dark passage et sera traduit en 1949 par Noël Chassériau, Gilles Malar et Minnie Danzas, sous le titre de Cauchemar. Une traduction aussi rapide peut s’expliquer par le succès, la renommée, acquis par ce livre, notamment au travers de l’adaptation cinématographique dont il a fait l’objet en 1947. Le film, réalisé par Delmer Daves et interprété par le duo mythique Bogart – Bacall, s’intitule en français, Les passagers de la nuit. Humphrey Bogart ayant incarné des héros de Hammett et Chandler est devenu, à l’époque, une caution de qualité pour le genre noir. Après quelques années d’attente passées à écrire pour les pulps ou la radio, David Goodis est donc lancé.

Le livre débute alors que Vincent Parry vient d’être reconnu coupable du meurtre de sa femme, Gert. Elle a été retrouvée agonisante dans leur appartement, touchée à la tête, un lourd Cauchemar (Gallimard, 1946)cendrier à ses côtés. Tout pourrait laisser penser à un accident si elle n’avait, dans un dernier souffle, dénoncé son mari à sa meilleure amie, Madge, arrivée la première sur le lieu du drame. Vincent Parry est incarcéré à la prison de San Quentin, passant de la bibliothèque à des travaux plus durs… mais il parvient à s’en échapper et bénéficie lors de sa fuite d’une aide providentielle, celle d’Irène Janney. Elle a suivi son procès et s’est convaincue de son innocence, aussi en entendant la nouvelle de son évasion, s’est-elle précipitée pour l’aider.

Parry se planque mais ne sait pas quoi faire. Il doute de tout. Il est de retour à San Francisco mais comment rester libre… Irène est prête à l’aider, il ne veut pourtant pas l’impliquer. Elle lui est inconnue et même si leurs goûts s’accordent, pour le gin, Count Basie, le poulet grillé, ou le mauve et le jaune, Parry ne sait plus s’il peut avoir confiance en qui que ce soit.

La vie est une bataille à un contre tous, depuis la naissance jusqu’à la mort. Et nul ne s’intéresse à son prochain.

Les questions qui hantent Parry deviennent lancinantes et parasitent ses pensées. Il se laisse emporter par le hasard, les personnes qu’il rencontre et qui lui proposent leur aide, qui, par leur conversation, font progresser sa réflexion. Les quelques jours qui suivent son évasion sont habités par le doute, l’indécision, et les événements s’enchainent sans qu’il puisse les maîtriser. En passant d’un taxi à un chirurgien, d’un ami à un maître-chanteur, sa vision de la mort de sa femme évolue. D’autant que cette mort le poursuit, s’abat autour de lui, la violence l’entoure. Aller de l’avant devient de plus en plus difficile.

Le courage est une chose qui n’existe pas. Seule, la peur existe. La peur de souffrir et la peur de mourir. C’est pour cela que l’espèce humaine a duré si longtemps.

Vincent Parry ressemble, sous la plume de Goodis, à un homme en train de se noyer. Où qu’il s’accroche, les chances de survie se dérobent au fur et à mesure. Victime d’un mariage qui battait de l’aile, il est devenu le coupable idéal dans une histoire qui le dépasse et dont il ne peut se dépêtrer. Son histoire conjugale fait d’ailleurs de lui un clone d’Herbert Hervey, le personnage principal de Retour à la vie. Sauf que les conséquences sont encore plus désastreuses pour lui. Parry s’enfonce sans qu’il soit possible de faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Le moindre de ses mouvements, la moindre de ses initiatives se retourne contre lui. Il est perdu.

L’action est ramassée, se déroulant sur quelques jours. L’impression d’étouffement, d’impossibilité de choisir, est en grande partie due à cette durée. Le récit de Parry ne prenant pas le temps d’une respiration, les retours en arrière sont rares, brefs, concis.

Contrairement au précédent, le témoignage, l’ancrage dans une époque, n’est pas le principal atout de ce roman. Cela ne l’empêchant pas d’être de qualité. Goodis, c’est sûr est un romancier qu’il faut lire, redécouvrir.

Quelques années après la première adaptation du roman, celle dont je parlais plus haut, une série s’inspirera également de l’histoire de Goodis. Elle s’en inspirera sans reconnaître sa dette, son emprunt. Emprunt qui obsédera Goodis. Un procès s’ensuivra qui, malgré la disparition de l’écrivain, fera date, marquant une avancée dans la reconnaissance des auteurs aux Etats-Unis, de leurs droits et de la définition du domaine public. La série est célèbre puisqu’il s’agit de The fugitive retitré en France Le fugitif. Malgré tout, Goodis n’est toujours pas crédité pour cela.

La machine étant lancée, deux romans de Goodis paraissent l’année suivante, Nightfall et La garce.

David Goodis première et une certaine vision de l’american way of life

En 1938, le premier roman de David Goodis est publié, il s’intitule Retreat from Oblivion. Il faudra attendre que la renommée et la réputation de l’auteur fassent leur effet, que son succès donne envie aux éditeurs, en l’occurrence les éditions Clancier-Guénaud, de fouiller un peu, pour qu’il soit traduit par Isabelle Reinharez en 1985 et devienne chez nous, Retour à la vie.

Herbert Hervey est publiciste. Il gagne bien sa vie, ce qui convient à sa femme, Jean, elle aime sortir, bien s’habiller, et ils Retour à la vie (Clancier-Guénaud, 1938)ont adopté un mode de vie fait de légèreté, d’alcool… Seulement, rien ne va dans leur couple, elle le trompe, sans qu’il s’en offusque, elle le quitte pour mieux revenir. Leur vie est liée à un autre couple, Paul et Wilda, qui vit comme eux… Et se déchire comme eux.

Nous sommes dans les années 30, la vie à New York se veut superficielle, en tout cas chez une certaine classe. Elle ne l’est pas pour tous. Hervey croise le chemin de Dorothy, une ouvrière qui doit subvenir elle-même à tous ses besoins puisque son mari est parti combattre en Espagne, engagé dans la guerre civile du côté des républicains. Dorothy est une militante de gauche, ce qui est compliqué aux Etats-Unis, une femme seule qui veut s’assumer. Une femme seule, séduisante. Tout cela attire Herb. Mais elle est mariée. Et il ne veut pas être celui qui sèmera la zizanie dans le couple. D’un autre côté, il y a Mlle Guillen, Helen, une secrétaire du bureau où travaille Hervey, une secrétaire prête à engager une liaison avec lui. Sans attache, elle possède cette liberté qu’Hervey recherche…

Evoluant entre ces trois femmes, Herbert est parfois perdu. Il sait quels sont ses sentiments, vers laquelle il voudrait aller mais la morale a la vie dure, elle pèse même sur ceux qui se veulent légers. Dans le même temps, Paul, Wilda et Jean font face à des dilemmes identiques. Une génération qui, ne sachant quoi faire, s’ennuyant, s’invente des aventures où les sentiments ont difficilement leur place… Certains vont les vivre pleinement, sans réussir à y trouver une quelconque satisfaction.

C’était l’histoire des gens dans les villes, les fermes, les collines et sur les champs de bataille. Ils étaient bons, ils étaient méchants, de nouveau ils étaient bons, et avant même de s’en rendre compte ils étaient déjà morts et peu importait ce qu’ils avaient été ou ce qu’ils avaient accompli. Ils avaient bien pu vivre toute leur vie sans dire un seul mensonge, ou avoir vécu vingt-trois ans et puis disparaître au cours d’un massacre ou avoir assassiné cinq femmes et avoir fini sur la chaise électrique. Mais ça n’avait pas d’importance une fois que le cœur avait cessé de battre. C’était terminé cette comédie et quelqu’un d’autre recommençait tout au début, ailleurs.

Des gens perdus qui se croisent, s’évitent ou s’attirent. Des gens subissant, vivant au jour le jour, faisant avec le temps qui leur est donné… puisqu’ils ne peuvent s’en affranchir.

Certains jours arrivent tout juste à passer clopin-clopant. Ils semblent même s’arrêter et souffler un instant, et puis poursuivre leur chemin, allant à l’aveuglette d’un air maussade pour enfin disparaître. Certains jours passent comme l’éclair. Certains mois passent comme l’éclair. Il n’y a pas de changement d’allure. Chaque jour file au poteau et se trouve réduit à l’état de souvenir, et chaque jour est rapide, trop rapide.

Contrairement à ses personnages, David Goodis n’oublie pas les événements qui secouent le monde. Il inscrit son intrigue dans l’époque et ses soubresauts, la guerre d’Espagne, celle opposant la Chine au Japon, et le militantisme de gauche dont la place est si ambigüe dans son pays. Il n’oublie pas son époque et y plonge ces personnages si détachés… vivant dans un oubli dont il leur faudra revenir.

Il ne s’agissait que de plonger et de remonter à la surface, de replonger et de remonter encore. Sauf que des fois on remontait mais on ne remontait pas assez haut pour réussir à replonger. Et puis des fois on ne remontait pas du tout.

C’est dans un style fluide, d’une grande qualité, élégant, que Goodis écrit. Un écrivain de son temps qui, sans grand discours, sans digression explicitant son propos, nous donne à voir une jeunesse désenchantée, perdue et égoïste.

Un roman qui annonce de belle manière une œuvre qui vaut le détour, une œuvre en prise avec ses contemporains, laissant peu de place à la concession. Une œuvre à redécouvrir.

Huit ans plus tard, le temps d’une guerre et de quelques pulps ou autres pièces radiophoniques, paraît le deuxième roman de Goodis, Cauchemar (Dark Passage), qui lancera définitivement son auteur.

David Goodis sur mes étagères

Goodis aurait pu être entre mes mains beaucoup plus tôt.

J’ai finalement fait comme un peu tout le monde, il est resté un illustre inconnu pour moi. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir croisé. Ce fut, bien sûr et avant tout, le cas quand j’ai vu le film de Truffaut, Tirez sur le pianiste. Un film que, comme pas mal d’autres Truffaut, j’ai apprécié. Mais je me disais que le cinéaste avait surtout une grande propension à réinterpréter les livres qu’il avait aimés. Qu’il nous en proposait sa lecture personnelle pas toujours fidèle à l’œuvre mais destinée à nous transmettre ce qu’il avait ressenti lui-même. Ce qu’il avait ressenti m’avait plu, j’aurais peut-être dû me dire que je pouvais me plonger dans les romans de l’auteur qu’il adaptait… je devrais peut-être le faire avec William Irish, Charles Williams ou d’autres, également adaptés par Truffaut. Je l’ai fait avec Henri-Pierre Roché, alors pourquoi pas avec ceux-là ?

Il y a eu Truffaut, mais il n’y a pas eu que lui… j’aurais pu également aller plus loin que le simple visionnage des Passagers de la nuit (Dark passage), de Rue Barbare ou encore Descente aux enfers ou La lune dans le caniveau… Ces films ne m’ont pas tous convaincu mais ils avaient un point commun et c’est peut-être celui qui m’a donné envie de les voir.

Je suis finalement venu à David Goodis parce qu’il semble être un incontournable du roman noir. Il est surtout un auteur que je prends du plaisir à lire au fur et à mesure que je découvre son œuvre.

J’en reparle dans pas longtemps.

David Goodis et ce qu’on en dit ici ou là

Je commence aujourd’hui un nouveau parcours de l’œuvre d’un auteur. Un auteur de romans noirs, un auteur considéré comme une référence. Mais Goodis n’est pas qu’une référence, il est aussi un auteur peu connu semblerait-il. Un auteur surtout prisé en France et peu lu de l’autre côté de l’Atlantique, dans son pays d’origine… C’est une image qui s’accroche à lui, l’auteur maudit, tombé dans l’oubli.

Il est pourtant bien présent sur la Toile. Bien présent pour plusieurs raisons, parce que les français (je sais, je me répète) le lisent, parce qu’il a été pas mal adapté au cinéma… surtout par des français (quoi ? je me répète encore ?).

Pour mieux le connaître, un article du Figaro nous rappelle ce que l’on dit sur lui habituellement, ce que j’ai dit plus haut… Une réalité qui lui colle à la peau. Les sites traitant du genre dans lequel Goodis s’est illustré ne font pas l’impasse sur l’auteur et nous proposent ainsi une biographie de l’auteur et quelques critiques de ses bouquins, c’est la cas de Pol’Art Noir, bien sûr, de k-libre ou encore de Polar Hardboiled, qui inscrit son parcours dans l’histoire du roman noir. Yan Le Tumelin en avait également parlé sur Moisson Noire. C’est aussi le cas de Kultura. Pour en finir avec les sites spécialisés, il ne faut pas passer à côté de ce qu’en dit A l’ombre du polar puisque sa présentation se base sur la biographie de Philippe Garnier.

Il y a ensuite, en dehors de ceux qui lisent et parlent du roman noir, ceux qui regardent et parlent des films. Goodis a été adapté souvent, il est donc devenu une référence de ce côté-là aussi. Il a les honneurs de Première au travers d’un court article de Gaël Golhen. On peut lire sa fiche sur le site de l’encyclopédie du cinéma de la cinémathèque française, une fiche nous listant les adaptations de ses œuvres ainsi que sa participation aux scénarii d’autres longs métrages.

Enfin, rassurons-nous comme on peut sur sa notoriété outre-Atlantique, un quotidien de sa ville natale, Philadelphie, s’est en effet fendu d’un article à son propos en 2011, signé Brian McManus. Rassurons-nous un peu plus, Goodis est l’objet d’un site dans la langue de Shakespeare, un site se proposant de le ressusciter.

Enfin, pour bien se fixer l’image de l’auteur, un court documentaire nous est proposé par Polarmundi.

Comme d’habitude, je vais revenir sur David Goodis en parlant de ma rencontre avec son œuvre, je vous parlerai ensuite de mes lectures de ses romans.