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Craig Johnson, Walt Longmire dans le Montana chez les Cheyennes du Nord

En 2012, paraît la huitième enquête du shérif du comté d’Absaroka, As the Crow Flies. Sa traduction nous est parvenue il y a quelques semaines, comme toujours par Sophie Aslanides pour les éditions Gallmeister, sous le titre d’A vol d’oiseau. Après sa course à travers la montagne, dans Tous les démons sont ici, et sa convalescence active, dans la toujours non-traduite novella Divorce Horse, Walt Longmire voit le mariage de sa fille Cady approcher.

C’est l’été. Longmire se trouve à Lame Deer, dans la réserve des Cheyennes du Nord, pour achever les préparatifs du mariage de sa fille. Il y est avec Henry Standing Bear, l’organisateur de la cérémonie, alors que Vic Moretti, adjointe du shérif et sœur du futur marié, s’apprête à prendre le large a-vol-doiseau-gallmeister-2012pour suivre un séminaire qui a surtout l’intérêt de l’éloigner de l’endroit où le reste des Moretti ne va pas tarder à débarquer… moins elle les voit… Leur déplacement dans la réserve se révèle très vite indispensable, en effet, l’endroit réservé pour le mariage, celui auquel tient tant Cady, Crazy Head Spring, n’est plus disponible. C’est ce que leur annonce Lonnie Little Bird, le tout récent chef de la tribu et vielle connaissance du shérif et des lecteurs de ses aventures. Il a dû céder devant une personne à qui on ne refuse rien, la bibliothécaire de l’université Arbutis Little Bird, sa sœur, pour y accueillir un stage linguistique d’apprentissage du cheyenne en immersion… Dépités, mais souhaitant d’abord voir si l’affrontement peut être évité, les deux hommes vont explorer une autre possibilité, Painted Warrior, sur les conseils de Lonnie. Le pick-up du shérif étant utilisé par Vic pour se rendre à son séminaire, les voilà en route dans le Rezdawg, l’antique véhicule de l’Ours, auquel ce dernier accorde un respect immense… Véhicule que, par contre, Walt déteste car il semble n’en faire qu’à sa tête et lui rendre son aversion. Et ça ne manque pas, en route pour le fameux éventuel nouveau lieu de mariage, ils se font arrêter par la chef de la police tribale pour plusieurs non-conformités de l’automobile avec les règles en vigueur…

Une fois sur place, et tandis qu’ils prennent des photos pour tenter de convaincre Cady, ils assistent à une chute depuis la falaise qui surplombe le site. Une chute vertigineuse, spectaculaire et fatale. Alors qu’ils se sont précipités, la femme qui est tombée meurt sous leurs yeux. Et le Chien, compagnon fidèle du shérif, se met à aboyer plus loin après avoir découvert un bébé ne souffrant que de quelques égratignures, protégé qu’il a été dans leur chute par sa mère… Deux semaines avant le mariage de sa fille, Walt Longmire est alors sûr de deux choses, le site ne conviendra pas à sa fille et il va avoir du mal à ne pas s’impliquer dans l’affaire qui vient de débuter sous ses yeux… D’autant que l’enquête est confiée à la chef de la police tribale, Lolo Long, grâce à son intercession auprès du FBI, et qu’il s’avère qu’elle a grand besoin d’aide, débutante qu’elle est et peu douée pour les relations apaisées avec ses congénères qu’elle se révèle rapidement être aussi.

C’est avec un plaisir certain que l’on retrouve le personnage de Craig Johnson. Ou plutôt les personnages de Craig Johnson car, outre Walt Longmire, Henry Standing Bear revient sur le devant de la scène après deux ou trois épisodes où il s’était fait plus discret, Cady prend également une part dans l’histoire, tout comme Cliff Cly, l’agent du FBI déjà croisé dans Dark Horse. Sans oublier le Chien, bien sûr. Et puis, il y a Lolo Long, la chef de la police tribale… Un personnage marquant qui prend, une fois n’est pas coutume, le dessus sur la victime, Audrey Plain Feather. Elle est toute nouvelle dans le métier et en a une approche pour le moins rigoureuse voire rigide, sans une ombre de compassion. Comme Longmire la décrit à un moment donné, c’est une Vic Moretti qui n’aurait pas eu de formation policière. La relation qui s’installe difficilement entre le shérif expérimenté et la toute fraîche chef de la police est savoureuse. Il tente d’ébranler ses certitudes et de tempérer ses jugements à l’emporte-pièce, quand elle lui en remontre en conduite nerveuse et poursuites musclées. Ils finiront évidemment par s’estimer et leur collaboration se révèlera efficace.

Mais il n’y a pas que cette relation qui est savoureuse, il y a également celle qu’entretient le policier expatrié le temps d’une intrigue avec le Rezdawg, le pick-up d’Henry Standing Bear. Le Rezdawg en devient un personnage à part entière. Récalcitrant, têtu, presque un miroir pour le flic…

Ajoutez à cela quelques épisodes qui resteront, comme cette nuit de cérémonie du peyote à laquelle Longmire est convié. L’unes de ces expériences qui l’emmènent au-delà de lui-même en même temps qu’au plus profond de son être… à la rencontre d’un ours, croisé dans l’opus précédent, puis du côté de ces corbeaux, évoqués dans le titre et qui survolent régulièrement l’histoire de Painted Creek à Crazy Head Spring…

C’est un épisode réussi, comme toujours, même si l’on finit par se désintéresser un peu de l’enquête pour goûter tous les personnages secondaires que je n’ai pas évoqués et leur relation avec le policier blanc. Pour goûter également la vie et les relations telles que nous les décrit le romancier dans une réserve. Il y a là le chef, la radio locale, la police tribale, les restaurants, l’hôpital… tout un microcosme où tout le monde se connait ou presque, où les familles sont liées, s’arrangeant plus ou moins entre elles… Le regard de l’auteur sur cette société miniature, qui en rappelle tellement d’autres, est certainement ce qui donne cette qualité indéniable à la série. Une bonne dose d’empathie que l’on sent tellement sincère… un témoignage d’un monde qui nous semble plus proche à chaque épisode de la série…

L’aventure à venir du shérif du comté d’Absaroka est publiée l’année suivante, son titre original évoque une dent de serpent

11 réflexions sur “Craig Johnson, Walt Longmire dans le Montana chez les Cheyennes du Nord

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