Virginie Despentes, Bruno découvre Nancy

Quatre ans après Les jolies choses, un nouveau roman de Virginie Despentes est publié, Teen Spirit. Comme lui, il est édité chez Grasset.

Bruno est un angoissé, il ne sort plus de chez lui depuis déjà plusieurs années. Chez lui, enfin, chez sa copine, Catherine. Il vivote au crochet de celle-ci, ayant essayé de gagner sa vie en traduisant des textes puis y ayant renoncé avec la vague ambition d’écrire un Teen Spirit (Grasset, 2002)roman. Ambition à laquelle il a renoncé aussi.

Alors qu’il mate J.Lo dans un de ses clips, un coup de fil vient tout chambouler. Alice, son amour d’adolescence, veut le voir. L’angoisse et les souvenirs remontent. L’angoisse de devoir sortir de l’appartement, les souvenirs d’une liaison marquante, l’éveil d’une sexualité qui continue de le hanter. Entre la peur de sortir et l’envie de voir celle qui a disparu soudainement, la curiosité l’emporte. Après un échange âpre avec Sandra, une copine confidente, la seule, rencontrée lors d’un concert de rock. Dans le café d’en bas, une nouvelle le remue. Alice veut qu’il rencontre la fille qu’elle a eu de lui et qui explique la fin précipitée de leur histoire. Elle s’appelle Nancy, treize ans, et commence à la pousser à bout. Elle veut connaître son père et Alice a fini par céder à la demande insistante de l’adolescente. La balle est dans le camp de Bruno, narrateur dépassé par l’événement. La claustrophobie est oubliée illico et l’hésitation le mine. Un changement qui a aussi des conséquences en dehors de son introspection forcée, il est virée par Catherine…

Nouvelle vie, donc nouvel appartement. Pour commencer, il squatte chez Sandra, autre forme de sensibilité. Et il commence à voir sa fille, Nancy. Père d’une adolescente du jour au lendemain, il apprend aussi à faire avec la mère de l’enfant. Une femme appartenant à un autre monde.

Ce qui faisait la légitimité de sa classe d’origine, odieuse, cruelle, discutable, mais légitimité quand même, c’était le plaisir. Le bon goût, le raffinement, le savoir-vivre… Une toute petite classe sociale privilégiée était le « point de convergence » fitzgéraldien du travail abrutissant la planète entière. Tout le monde trimait pour que ces quelques personnes puissent s’occuper de prendre du bon temps, d’avoir du goût et un bon style.

Dans ce quatrième roman, Virginie Despentes explore un autre pan de notre société, elle l’explore en décalant son point de vue, en choisissant un angle légèrement désaxé. La mère célibataire et son enfant sont vues du point de vue de l’homme, du père. Un père qui s’ignorait jusque là, qui se découvre et découvre ce que vit Alice. C’est lui le marginal, celui qui vivote de petits boulots alors qu’en face, il y a une femme parfaitement intégrée, active. Mais c’est aussi lui qui va permettre à cette dernière de souffler, de prendre du recul, qui va lui offrir une vision différente de leur fille et essayer de désamorcer les conflits… Dans un monde en fin de vie, ayant perdu toute distance, tout regard critique sur lui-même. Mais n’ayant rien perdu de son cynisme…

Leur vieux monde prenait l’eau depuis un long moment, ils savaient qu’ils allaient disparaître et, tant qu’à faire, comptaient se la jouer pharaonique : que tous les subalternes soient de la chute finale. Ils avaient réécrit l’histoire mais leur mémoire ne flanchait pas : ils avaient de vieux compte à régler avec la classe laborieuse. A plusieurs reprises, ils avaient failli perdre pied. Maintenant que leur vieil ordre ne tenait plus la route, ils sabordaient le plus large possible, pour ne rien laisser derrière eux.

L’introspection est fouillée, le ton léger. Comme toujours les personnages sont attachants, au sein d’une description de notre société sans fard… avec quelques morceaux d’humanité. Et une conclusion à l’aune de l’histoire.

C’est un Despentes réussi comme les précédents, peut-être moins profond, mais qui se lit sans effort. Moins noir. Mineur. Plaisant.

Deux ans plus tard, c’est une variation sur le même thème que nous propose la romancière avec Bye Bye Blondie, sur fond de punk.

Virginie Despentes, de Pauline à Claudine

En 1998, deux ans après Les Chiennes savantes, Virginie Despentes voit son troisième roman publié. Il s’intitule Les Jolies choses et marque un changement de maison d’édition pour l’écrivaine, après Florent Massot, la voici chez Grasset.

 

Un couple en terrasse, Claudine et Nicolas. Elle, pas dans son assiette, lui, dans le doute. Il lui répète qu’il n’est pas convaincu par son plan. Sa sœur ne lui ressemble pas tant que ça.

Les Jolies Choses (Grasset & Fasquelle, 1998)Ces deux-là se connaissent depuis quelques temps, un peu après l’arrivée à Paris de Claudine, venue dans la capitale sur un coup de tête. Ils se connaissent et vivent un peu de la même manière, de coups, petits trafics. Claudine a su jouer de ses charmes et jouer avec les sentiments, sachant donner aux hommes ce qu’ils voulaient pour les convaincre de leur charme ou de leurs capacités sexuelles. Sachant aussi passer de l’un à l’autre. Nicolas a échappé à ça, ils sont devenus amis sans avoir éprouvé une quelconque attirance l’un pour l’autre.

Pour le moment, Claudine veut profiter d’une opportunité. Elle a convaincu un producteur grâce aux compositions de Nicolas et a dégotté la parfaite interprète en la personne de Pauline, sa sœur jumelle. Elle sera la voix et Claudine sera le corps. Incapable de chanter, elle fera du play-back sur les enregistrements de l’autre, qui ne tient absolument pas à être sur le devant de la scène.

Elle doit pourtant accepter de l’être pour la première puisque la chanson n’est pas encore enregistrée et qu’elle la chante pour convaincre les producteurs, en première partie d’un groupe. Et ça marche… malgré sa tenue sans glamour, plutôt grunge.

A leur retour du lancement de leur idée, dans la nuit parisienne, les voilà contraints à accepter d’aller plus loin. Pauline à se rapprocher de l’univers de sa sœur et Nicolas à faire la tournée des maisons de production, celle qui les ont relancés à peine leur première sortie effectuée.

Comme l’a perçu Claudine, il ne suffit pas d’avoir du talent pour réussir. La compromission paraît indispensable même si on veut jouer au plus malin et se contenter d’une avance… qui peut être substantielle comme Pauline l’a entendu juste avant son concert.

 

Virginie Despentes se penche de nouveau sur des êtres vivant en marge. Cette fois, plutôt que se venger de la société ou tout faire pour rester dans la marge, ils veulent en profiter, l’arnaquer… mais est-il si simple d’accepter ce qu’elle demande et de se retirer ensuite ? De s’en défaire quand on a plongé dedans ?

Pauline plonge et replonge après avoir découvert que même ceux qu’elles considéraient comme imperméables au superficiel ne le sont pas.

C’est une exploration que nous propose Despentes, celle d’un milieu qui joue avec ou récupère les marges mais reste à l’aune d’une société dont le but n’est pas l’épanouissement de chacun mais le profit maximum. Jusqu’à l’épuisement des individus, leur mise en danger, pourvu que ça rapporte, la compromission morale et sexuelle jusqu’au dégoût, on prend puis on jette. On trahit…

C’est une misère de soi, un malheur de ne pas se préserver. Pour n’avoir rien, en plus, qu’un ramassis de mauvais souvenirs qu’on se trimbale comme une âme perdue.

Même en ayant conscience de cette réalité, il peut s’avérer difficile de ne pas se prendre au jeu et de se croire plus malin en oubliant d’être raisonnable, d’en rester aux objectifs initiaux… Difficile de ne pas se griser devant certains miroirs aux alouettes… La domination et le pouvoir peuvent prendre tellement de formes différentes.

A sept huit ans, on croyait que ça leur passerait, cette manie de faire « pouet-pouet camion », mais que dalle, cinquante balais après c’est toujours aussi con qu’un môme, un mec.

 

Virginie Despentes affirme son style, son univers. Elle explore les failles, les faiblesses de l’être humain. Elle décrit aussi les travers de la société, ses aspects les moins reluisants et même les plus abjects, le tout en nous offrant un roman d’une réelle qualité avec un style qui la distingue des autres et des personnages particulièrement réussis, décrits avec une grande sensibilité. Elle observe aussi une ville, une rue, depuis une fenêtre ou en bas, ajoutant un aspect intéressant à son histoire, l’inscrivant dans cette époque qu’elle chronique avant qu’on ne l’oublie.

Métro Barbès, les pigeons roucoulent et chient sur les colonnes, deux types vendent des melons, beaucoup de monde, à côté d’elle une femme chante doucement, belle voix grave, un homme distribue des cartons roses, le sol en est jonché, cartes vertes, bleues ou jaunes.

Décidément, Despentes est à lire.

 

Le roman suivant paraît quatre ans plus tard, il a pour titre Teen Spirit et est, pour la première fois dans l’œuvre de l’auteure, centré sur un homme.

Franz Bartelt, Julius Dump, Puffigny et une paire de chaussures rouges

Le roman de Franz Bartelt qui vient de paraître s’intitule Ah, les braves gens ! Il nous arrive plus de deux ans après le précédent, ce qui semble correspondre au rythme adopté depuis quelques romans par l’écrivain. Comme le précédent, Hôtel du Grand Cerf, il est publié dans la collection “cadre noir” aux éditions du Seuil, confirmant le changement d’éditeur pour le romancier.

Julius Dump, plus ou moins écrivain, vient de perdre son oncle Georges et de découvrir, le jour même de l’enterrement de celui-ci, que son père a mené une carrière de tueur avant de mourir tranquillement dans son lit. Il a très peu connu ce père mais les papiers Ah, les braves gens ! (Seuil, 2019)qu’il a laissés et que son oncle a recueilli lui ont permis d’en savoir plus. Et de découvrir une énigme, concernant une affaire dans laquelle ce paternel a été impliqué. Un vol de tableau plutôt violent, la disparition de l’œuvre et l’identité cachée de l’autre rescapé de la bande ayant accompli le méfait. Seul indice, un nom, Nadereau, et un village, Puffigny. Le premier s’avérant introuvable, l’improbable écrivaillon décide de se rendre dans la commune en question. Perdue en pleine plaine, près d’un canal.

Il tombe d’abord sur un autochtone, Polnabébé, qui joue les guides tout en lui décrivant l’endroit où il arrive. Un endroit où les gens vivent d’histoires, en autarcie complète, les inventant quand il n’y en a plus, les enjolivant ou les pimentant quand elles ne présentent pas assez d’intérêt. Polnabébé, motard dont la moto est tombé en panne, lui indique où se trouve le café de la Gare, dont le patron, Gromard, est aussi le propriétaire de la maison que Dump a louée au bord du canal.

Alors qu’il parcourt les rues et les histoires de Puffigny, nous apprenons à mieux connaître ce tout imbriqué étroitement, tandis qu’un personnage mystérieux espionne notre narrateur-pseudo écrivain.

Une fille disparaît, un tableau est passé par là mais reste introuvable, les enquêtes et les intrigues alternent. Pour la première fois, la gendarmerie du village d’à côté, Gournay, investigue. D’habitude les histoires ne sortent pas de Puffigny, elles se règlent en vase clos.

Transformé en gloire locale, parce qu’il va écrire un livre sur la commune, notre gratte-papier passe des uns aux autres, un couple de rockers vieillissant, le gardien des archives intimes compromettantes locales, le compositeur original, l’éclusier, le maire, un détective d’opérette.

That is the question, comme le disait notre maître à tous, Sherlock Holmes.”

La richesse du patelin ne se limite pas à ses habitants, le histoires qui s’y sont construites en font aussi tout le sel, un curé exprimant ses fantasmes de manière scatologique, des jeunes filles séduisant un retraité ou le contraire, photos à l’appui, une femme prodiguant des soins très particuliers et la bière qui arrose le tout. Quand on passe à une autre boisson, vin blanc ou champagne, c’est qu’il y a de l’étranger dans le coin… et des conséquences, adultères ou autres.

“Le vin blanc, je ne dis pas que ça donne de mauvaises idées, mais je suis sûr que ça favorise celles qui existent et qui attendent leur heure.”

En six chapitres constituant autant de parties, Bartelt nous balade dans une intrigue qui pourrait faire penser à celle de l’Hôtel du Grand Cerf. Un étranger et la marée-chaussée s’insinuent dans la vie d’un village reculé, où le réseau n’est accessible que dans le rond central du terrain de foot d’un village voisin, et tout bascule. Pourtant tout cela ne trouble pas vraiment les habitants, les enquêtes étant absorbées dans les légendes ou histoires, on ne sait plus trop bien lesquelles sont d’un genre ou de l’autre.

C’est réjouissant, le romancier jouant même à nous prendre à témoin des ingrédients qu’il glisse dans l’intrigue pour la rendre plus proche des canons de l’édition et du succès, du sexe, de la romance, du sang, des nazis, des moines, du boudin et de la bière. C’est savoureux, même si, encore une fois, on a l’impression que l’auteur utilise une recette qui est la sienne depuis quelques temps et qui pourrait parfaitement s’inscrire dans la série des Poulpe, à laquelle il a d’ailleurs contribué avec un opus. Un inconnu qui débarque dans un endroit reculé…

Mais ça reste du Bartelt, avec tout ce qui fait qu’on aime le lire. On apprécie la description d’une communauté qui a ses propres habitudes et qui n’est, finalement, pas tellement différente de la société dans son ensemble. Les mensonges se mêlent à la vérité pour créer ce qui constituera l’histoire locale, comme celle des nations, après tout. Ce rapport à la vérité et à ce qu’on brode autour est d’ailleurs l’un des éléments intéressants du roman, incarné notamment par les enfants qui se nourrissent de tout ce qu’ils voient, de tout ce qui se passe, pour en enrichir leurs rédactions, leurs dessins, et autres productions scolaires. Inquiétant ?

“Les habitants se tiennent tous par la barbichette. Ils se nuisent et se protègent mutuellement. Ils n’existent que dans les embrouilles. Ils mentent sans arrêt. Ils inventent. On s’y perd. On a l’impression qu’ils vivent dans un faux conte de fées.”

En nous offrant sans en avoir l’air un miroir de notre monde et de la nature humaine, sur un ton, parfois cru, et dans un style particulièrement personnel, léger et avec un sourire en coin, fait de recul, de gentilles vacheries et d’un regard bien aiguisé, Franz Bartelt, prenant plaisir à jouer avec les mots, nous propose de nouveau un roman original, nous offrant une littérature qui lui est propre, loin des sentiers battus.

Comme à chaque fois qu’on referme son dernier roman, on se prend à espérer que le suivant ne tardera pas trop.

Virginie Despentes, Louise entre dépendance et Orga

Le deuxième roman de Virginie Despentes est publié deux ans après le premier, toujours par Florent Massot. Après Baise-moi, voici Les Chiennes savantes.

 

Mercredi 6 décembre, entre Macéo, un chien affalé sous sa chaise, Cathy, une collègue tuant le temps en dessinant et la voix de Roberta dans la cabine voisine, Louise roule un Les Chiennes savantes (Florent Massot, 1995)joint. Stef et Lola arrivent alors que Cathy vient de partir en piste. Le train-train. La voix de Gino résonne régulièrement dans les haut-parleurs pour appeler une fille en cabine ou sur la piste, le client est roi à l’Endo, il n’attend pas. C’est un peep-show lyonnais et les filles échangent entre deux exhibitions, entre un verre et un splif.

Stef et Lola sont les deux nouvelles, parisiennes fraîchement débarquées dans la capitale des Gaules. Avant le boulot, tout le monde se croise dans les cafés du coin, surtout à l’Arcade Zen. Après avoir rendu Macéo à sa propriétaire, Laure, c’est là que débarque Louise accompagnée de Roberta. Celle-ci vient de lui rapporter les derniers potins, Saïd, le petit ami de Laure aurait été vu sortant de chez Stef et Lola. Mais la vie s’écoule et en dehors de ses huit heures de travail, Louise, narratrice, partage son temps entre son appart, qu’elle habite avec son frère, et les bistrots du coin. Allant de temps en temps voir la Reine-Mère, cheffe de l’Orga qui a la mainmise sur pas mal d’activités, notamment celle de l’Endo.

Deux jours plus tard, Louise apprend que celui-ci est exceptionnellement fermé. Convoquée par la Reine-Mère, elle y découvre les photos d’un carnage, les corps de Stef et Lola démembrés, charcutés. Sa patronne lui demande de s’intéresser à l’histoire, de comprendre ce qui a pu leur arriver.

En fouinant discrètement, elle découvre ce qu’elle savait déjà plus ou moins, les deux femmes ont débarqué à Lyon pour retrouver Victor, un type qui travaillait dans un peep-show de la capitale.

 

Tandis qu’elle cherche, se faisant curieuse, Louise découvre quelques secrets et voit sa petite vie de quartier s’écrouler. Règlements de compte et violences. Concurrence pour avoir le pouvoir sur certaines activités. Le petit monde qu’elle connaissait est chamboulé, seule son frère et leur appart constituent des repères, jusqu’au jour où elle apprend qu’il va partir de l’autre côté de la terre…

Il y a encore Mireille, lesbienne qui s’assume et serveuse récemment arrivée de Paris aussi, qui semble garder la tête froide jusqu’à ce que… la raison pour laquelle elle est là lui revienne en pleine face.

 

Ce n’est pas une enquête classique que propose Virginie Despentes. C’est celle d’une strip-teaseuse atypique, refusant de se laisser toucher par les hommes, sensible au charme féminin, qui fouille sans conviction, juste pour comprendre. Mais ce besoin de comprendre l’amène bien loin. Dans des recoins et vers des sentiments qu’elle n’imaginait pas ressentir un jour, se laissant guider par eux, renonçant à toute décision froide, refusant toute réflexion.

C’est une nouvelle fois un roman fort, avec des personnages profonds et un univers bien à lui. C’est un monde qui vit en marge, se situant délibérément à côté de la société que l’on connaît, que l’on nous décrit partout, occultant le reste. Despentes écrit dans un style proche du langage parlé mais rendu simple, direct, rappelant parfois la particularité d’un Philippe Djian dans son approche de la littérature, d’autant qu’il n’évite pas la crudité de certaines descriptions, de certaines scènes souvent édulcorées ou passées sous silence dans les romans main stream.

 

Un roman fort et noir pour une romancière que l’on ne classe pourtant pas dans le genre alors qu’elle s’y inscrit pleinement, peut-être parce que celui-ci est trop balisé comme étant avant tout masculin. Mais ses deux premiers bouquins l’inscrivent sans discuter au minimum dans son orbite.

 

Le troisième livre de l’auteure paraît deux ans plus tard et s’intitule Les jolies choses.