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Didier Daeninckx, Les figurants

Si vous avez manqué le début (4ème de couv’)

Valère Notermans est un cinéphile. Sa connaissance du septième art est passionnée, exhaustive, méticuleuse, particulièrement attachée à l’aventure des débuts et toujours en quête de rareté.

Venu dans la région de Lille pour un banal festival, il découvre, un jour de braderie, des images fascinantes qui témoignent d’une grande maîtrise. Il ne se résoudra pas à rejoindre son domicile avant d’avoir identifié le réalisateur de cette troublante bobine, avec pour seul indice quelques lettres énigmatiques de la fin du générique.

Les dix premières lignes

La porte de la chambre s’ouvrit alors qu’il trempait sa tartine dans le café tiède. Elvire étira en bâillant les pans de sa chemise de nuit rose, ferma ses poings de poupée, poussa un grognement de plaisir avant de lancer la phrase qui inaugurait chacune de leurs journées communes depuis près de quinze ans.

– Oh, cette nuit, j’ai bien dormi…

Valère Notermans leva les yeux et il anticipa le moindre geste de sa femme. Il se promettait souvent de changer un objet de place pour voir si cela compromettait le déroulement du rituel ou s’il existait encore assez de ressources en elle pour s’adapter à l’inattendu…

Un commentaire personnel

Valère Notermans est devenu cinéphile, pilier des festivals, par hasard. Usé par une vie conjugale vide, il est devenu un habitué du troquet du coin où il a rencontré Jérôme Sisovath, un type qui va l’entraîner dans la cinéphilie et le monde à part des mordus de festivals. Il se crée une connaissance pointue dans le domaine. Son engouement, sa curiosité, vont l’amener à se passionner pour une bobine d’un film inconnu visionnée sans crier gare.

Daeninckx s’est passionné pour son sujet et il nous passionne. Il décrit le petit monde fermé des habitués de festivals sur tous les thèmes et en tous genres pourvu qu’ils aient le cinéma pour dénominateur commun. Il truffe de détails son histoire et, comme à son habitude, d’anecdotes singulières, révélatrices des petits travers de la nature humaine. Il nous sert une intrigue ayant pour sujet les pires travers de l’âme humaine. En détective improvisé, Valère Notermans va s’enfoncer dans le glauque, le nauséabond…

C’est court, efficace et mené de main de maître. C’est passionnant, bien écrit, avec un humour léger. Un livre qui marque… A lire !

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D’autres romans de Daeninckx, baignant dans l’histoire contemporaine, La mort n’oublie personne, Meurtres pour mémoire, Itinéraire d’un salaud ordinaire

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