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John Harvey, Charlie Resnick et l’hôpital en état d’urgence

En 1991, Viking, comme pour les deux précédents, publie la nouvelle aventure de Charlie Resnick, Cutting Edge. John Harvey y retrouve son inspecteur-chef de la brigade criminelle de Nottingham. Il nous parvient en 1995, traduit une nouvelle fois par Olivier Schwengler, sous le titre de Scalpel.

Charlie Resnick a décidé de rester dans sa maison, pour ses chats, parce qu’il ne se voit pas déménager. Le temps du livre, il y accueille Ed Silver, un ancien saxophoniste en perdition, et continue de nourrir ses chats, d’écouter du jazz, de savourer ces Scalpel (Payot & Rivages, 1991)sandwiches qu’il faudra sûrement un jour répertorier dans un livre de recettes. Il continue de tenter de se faire à sa vie de divorcé, célibataire, alors qu’Elaine, son ex-femme, se rappelle à son bon souvenir et que leur divorce nous apparait sous un jour différent, une synthèse des deux aperçus que nous en avions jusqu’ici… Sa faute à elle, son adultère, sa faute à lui, son envie d’enfants…

L’équipe de Resnick s’enfonce également un peu plus chaque jour dans la dépression, se débattant avec les difficultés à avoir une vie normale tout en étant flic.

Une nouvelle affaire les mobilise. Une affaire qui commence par l’agression d’un interne en médecine à la sortie de l’hôpital, le soir, tard. Tim Fletcher est en effet la victime d’une attaque violente à l’arme blanche, une attaque qui le laisse meurtri, probablement handicapé à vie, sauvé du pire par son amie, Karen Archer, venue à sa rencontre. Pas simple à résoudre car aucun indice ne permet d’identifier l’agresseur sur place. Les soupçons se portent alors sur Ian Carew, l’ancien petit ami de Karen, mais rien ne peut le rattacher à l’agression. Jusqu’à ce qu’il viole celle-ci…

Puis un autre employé de l’hôpital est violemment attaqué. A l’arme blanche… Et rien ne peut rattacher Ian Carew à cette nouvelle affaire…

Les membres de l’équipe de Resnick sont petit à petit tous mobilisés sur l’affaire. Naylor, Divine et Kellog sont dessus dès le début, Patel est relevé de la surveillance d’un entrepôt, Millington finira par les rejoindre après que son enquête sur des vols de camions transportant des cigarettes soit abandonnée, semblant tourner en rond…

Les fausses pistes se multiplient, Lynn Kellog est obnubilée par Carew qui pourrait s’en sortir malgré ce qu’il a fait subir à Karen. Kevin Naylor a de plus en plus de mal à supporter la dépression de sa femme, Debbie, et l’absence chronique de leur fille, trop souvent confiée à sa belle-mère. Ditpak Patel continue à croire à sa vocation de policier, Divine tente de faire avec ses opinions racistes, violentes, et Graham Millington essaie d’accepter sa condition, celle d’un flic ayant peu grimpé dans les échelons. Skelton, leur supérieur, tente, quant à lui, de se remettre, de faire avec ce qu’il a découvert sur sa fille dans l’opus précédent.

John Harvey approfondit ses personnages, ceux de l’équipe de Resnick. Il approfondit leur personnalité par petites touches, petites incursions hors du commissariat, dans leur vie privée. Celle de Resnick n’étant plus la seule, même si elle reste la plus importante. Resnick étant définitivement le personnage central.

John Harvey approfondit ses personnages et nous offre une intrigue à rebondissement, qui accapare de plus en plus chacun… un meurtre venant ponctuer la série criminelle en cours… Il faudra fouiller, il faudra l’implication de chacun. Compulser les archives de l’hôpital, y trouver des dossiers communs aux différentes victimes. Jusqu’à la résolution.

On consacrait la moitié de sa vie à la recherche de la perfection, de l’accord suprême et, un beau soir on glissait et tout n’était plus que feuilles mortes entre les doigts.

C’est un roman prenant. Un roman qui se fait de plus en plus choral en ce qui concerne les membres de l’équipe, toujours à la manière de McBain, même si Resnick reste le point d’ancrage de la série. Resnick et sa vie personnelle faite de souvenirs…

L’histoire de l’équipe de flics de Nottingham se poursuit l’année suivante avec Off-Minor.

3 réflexions sur “John Harvey, Charlie Resnick et l’hôpital en état d’urgence

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