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Comment j’ai rencontré l’œuvre de Tim Dorsey

Je ne suis plus bien sûr… il pourrait y avoir plusieurs versions, pas sûr de la bonne…

Je prenais des photos sur les bords d’une route de Belgique, celle de bottines déchirées. Il m’en avait fallu du temps pour les retrouver. J’avais arpenté les chemins au-delà de Charleroi après avoir pris un verre au Cabaret Vert… Je savais qu’elles étaient là, pas loin, et pendant qu’Alfred fumait son narguilé, j’avais déniché l’endroit. Il était passé par là, le poète. Il avait fini par renoncer à ces souliers usés, abîmés, par ses errances. Il y avait renoncé et ils étaient là, sous mes yeux… juste à côté d’une culotte avec un large trou… ou était-ce ailleurs ? Cette culotte, dont j’ai encore le cliché sous les yeux, enregistré dans mes dossiers, dans un nuage. Peut-être était-ce une route des Ardennes ? Alfred tirait sur un cône à la taille imposante, tentant d’établir un record. Nous n’étions plus loin du musée qui porte le nom du poète, dans une contrée où peu de gens s’aventurent désormais et nous avions éclusé quelques absinthes, dans les derniers endroits où l’on en sert encore… Au loin, les usines désaffectées, les fonderies sans plus rien à fondre, les statues de Guilledou… Ou était-ce plus loin encore ? Aux abords de Colombey ou dans la cour même de la Boisserie, sur ces cailloux qui avaient accueillis les derniers pas du Général, je le savais, c’est là qu’il avait eu cette hésitation, ce léger tassement, annonciateur de ce qui le terrasserait quelques heures plus tard, à son bureau, les images que j’en avais tiré valait leur pesant d’arachide. Alfred tirait sur sa pipe d’opium… Les photos s’accumulaient… Le lit où Jeanne avait dormi en escortant son souverain vers son couronnement, la rue dans laquelle l’un des inventeurs de la conserve avait la première idée de son invention, le lycée où le Grand Duduche était né, la maison où avait séjourné la baronne Dudevant ou les forêts arpentées par les pas d’un écrivain contemporain… J’avais toutes les photos, pour les prendre, il m’avait fallu renoncer à mon traitement, mes médicaments, mais ça valait la peine. Nous avions dû semer cette bande de décervelés qui pensait mettre la main sur notre sacoche, mais nous l’avions vu les premiers !… Alfred, pendant tout ce temps, avait mis au point une nouvelle façon de se shooter qu’il espérait faire breveter…

Un homme nous était passé devant, absorbé par son bouquin, un truc à la couverture colorée qui le faisait sourire et m’avait fait rater ma prise de vue… Il avait fini dans une des écluses de la Meuse et le bouquin dans ma valise… Je l’ai ouvert des mois plus tard…

Ou alors, était-ce tout autre chose ? Un tout autre endroit ? De toutes autres circonstances ?

Une navigation sur la toile, un site qui proposait encore et toujours du noir et qui semblait tenir particulièrement à un auteur… Le blogueur, tenancier du lieu, qui incitait tant et plus à le lire, ce fameux floridien, à la limite du harcèlement…

Encore du noir, ça fait toujours du bien, quand c’est du bon… et Tim Dorsey, c’est du bon, merci encore à Yan de le mettre si bien en avant !

Ça doit être comme ça que j’en suis arrivé à le lire, finalement… Je vous en parle, de ces lectures, très prochainement.

5 réflexions sur “Comment j’ai rencontré l’œuvre de Tim Dorsey

    • Eh oui !
      Après en avoir fini avec John King, je passe à un autre… Tu as raison, il y a tellement d’auteurs à découvrir qu’on ne sait plus forcément où donner de la tête. Il faudra pour ma part que j’aille voir du côté de Connoly un de ces jours.
      Amitiés

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